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🍿Cinéma : Pupille, un film de Jeanne Herry

Théo est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s'occuper du bébé dans cette période d'incertitude, les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptive. Elle s'appelle Alice et cela fait dix ans qu'elle se bat pour avoir un enfant.


Pupille, un film réalisé par Jeanne Herry et sorti en 2018, reprend un autre aspect de l’Aide Sociale à l’Enfance (l’ASE) : l’adoption lors d’un accouchement sous X. Le titre du film fait référence aux pupilles de l’État. D’après le Ministère de l’Intérieur, est désigné par ce terme « un enfant mineur qui a perdu tout lien avec ses parents ou avec sa famille. Il est confié aux services du département et accueilli principalement en pouponnière (enfant en bas âge) ou en famille d'accueil. Un pupille de l'État peut également faire l'objet d'une adoption ». Cependant, ce nom a un double-sens : le film insiste sur l’importance du regard, mettant alors en avant la pupille de l’œil. Les regards sont tournés vers le nouveau-né, mais aussi on observe des regards croisés entre les différentes institutions pour mener à bien le processus d’adoption.


On voit tout le chemin depuis la naissance de l’enfant jusqu’à son adoption. Les acteurs se succèdent et expliquent leur rôle très précisément chaque fois qu’ils apparaissent à l’écran : le film tend presque vers le documentaire, tout en restant une fiction. Pour mener à bien son projet, la réalisatrice a fait plusieurs rencontres avec les services de l’ASE de Bretagne pour mieux comprendre le cheminement d’acteurs. Comme beaucoup de films traitant ce sujet, l’objectif est de mettre en avant ces métiers peu connus et pourtant essentiels. Comme l’explique Sandrine Kiberlain dans une interview pour OCS, le film parle « des métiers qu’on ne connait pas, des activités qu’on connait moins », le but est de montrer cette « solidarité dans l’ombre ». C’est un parfait équilibre entre documentaire et film de fiction, qui informe tout en bouleversant le spectateur.


La solidarité, c’est un des thèmes centraux du film. Dans cette même interview, Gilles Lellouche insiste sur l’importance de cette « incroyable chaîne humaine » et mentionne « tous ces acteurs et actrices qui se tiennent la main, qui s’écoutent, qui se parlent,qui s’engueulent mais qui vont dans un sens commun pour le bien-être d’un enfant ». Jeanne Herry, la réalisatrice, explique « j’ai voulu avant tout construire une œuvre chorale qui parle de la beauté et la puissance du travail collectif » (interview pour Baz’art). Encore ici, comme dans les films des articles précédents, on se concentre du côté de l’aide. De l’assistante sociale qui parle à la jeune femme qui vient d’accoucher sous X, jusqu’à l’adoption pour une famille, les acteurs se multiplient et ont le but commun de trouver au nouveau-né sa place. Il est passionnant et touchant de voir l’intégralité du processus tout au long du film et la façon dont s’articule chaque branche de l’ASE pour l’enfant, mais aussi pour la famille qui l’adopte.


Mention spéciale pour Gilles Lellouche, interprétant Jean, père de la famille d’accueil qui s’occupe de l’enfant avant qu’il ne soit adopté. Il offre une interprétation très juste et particulièrement touchante. C’est avec une grande sensibilité et humanité qu’il incarne son personnage, dans un rôle qui lui est pourtant inhabituel.


Finalement, alors que les films précédents pouvaient être plus difficiles à trouver, celui-ci se trouve sur Netflix. N’hésitez donc pas à aller le voir !


Bande annonce

Anne Besse





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